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    Le voyage à vélo à la découverte de l'apiculture à travers le monde.

    Apiculture en Mongolie

    Apres une recherche intense et chanceuse sous une chaleur écrasante, nous voici bel et bien en face de Mme Selengue,

    Celle qui selon les récits que nous avions pu lire sur Internet, pourrait s’apparenter au Grand Vouza de l’apiculture Mongole ! Elle aurait formé prêt de 80% des apiculteurs mongols et il y en aurait environ 3000…

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    Cette grande dame d’environ 1,50 mètres nous invite donc avec cette énergie mongole qui nous suivra pendant prêt d’un mois et demi. Ce qui est surprenant c’est qu’elle parait encore plus heureuse de nous voir que nous, alors qu’elle n’était au courant de notre visite que 20 minutes à l’avance… Rapidement elle nous fait goûter son miel, qu’elle dit le plus pure au monde, s’avérant être exquis ! Entre le temps que nous l’appelions, l’informions de notre visite complètement imprévue, et le moment où nous trouvons sa maison, elle a pu prévenir sa fille vivant à Ulaan Baatar, parlant anglais. Elle arrivera 2h après notre arrivée, inimaginable ! Nous n’avions prévenu personne, nous n’avions qu’une idée vague de la localisation de son village, n’avions que son nom et une image d’abeille, et nous voila assis à sa table. Après peut être deux heures de recherche dans les épiceries, rares, du villages, trois coup de  fils et un coup de main pour ranger les bouteilles de coca dans l’épicerie en question nous voila… l’une des plus grandes des raisons de notre visite en Mongolie est devant nous. Nous n’en revenons pas encore. Les présentations mimées dure le temps que sa fille arrive puis c’est dans cette petit maison faite de brique que nous allons plonger dans la culture mongole et ça pendant 1 mois et demis. Les discussions sur notre voyage, les abeilles, les français, les mongols nous permettent sans forcer de se rendre compte juste à temps qu’il serait bien d’aller se coucher, car le planning va être chargé.

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    Le lendemain, nous partons pour le rucher à 30 kilomètres de la maison dans la steppe, nous y resterons une nuit. Nous devons vérifier s’il est temps de faire la deuxième récolte de la saison. Apres nos quelques expériences avec les apiculteurs européens nous nous attendions à un départ dès potron minet, mais le style mongol est un peu différent, il ne faudrait pas se stresser ! Ce qui laissera à Tom le temps de se remettre de son indigestion du repas de la veille ; journée de vélo sous le cagnard, manque d’eau et abondance de nourriture, végan, le soir, n’a pas fait bon ménage.

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    Nous embarquons dans le 4x4 Toyota, deuxième voiture la plus populaire après la Prius, à 10h30, direction tout droit. De cette vallée un petit peu aride, nous en sautons 3 pour enfin arriver au rucher. Qui s’est dit intérieurement : « De toute façon la Mongolie n’est qu’un désert, impossible d’avoir des fleurs, et encore moins des abeilles… » En soi vous n’auriez pas totalement tord… mais ici, on ne sait pas comment, c’est comme s’il on avait pris les plus belles prairies alpines et les avaient agrandies une bonne dizaine de fois ! Des edelweiss, des gentianes, des bleués, des lys et j’en passe, se sont retrouvés dans ce coin au milieu de Mongolie.

    La voiture s’engage dans la dernière montée et nous commençons à apercevoir la roulotte de Mme Selengue. Nous nous arrêtons et sortons, l’ambiance qui avait été déjà un peu ressentie la veille, lorsque madame Selengue était sortie après dîner suivit de sa petite famille pour aller prier les dieux de la nature, se confirme. Ici, la première chose à faire et de monter notre camp, où nous passerons l’une des nuits les plus calmes de notre voyage, s’assoire, manger si l’on a faim, et ensuite sa fille commence à allumer les enfumoirs. Pendant que nous commençons à nous affairer, la fille de madame Selengue, nous explique que dans leur religion toutes photos ou vidéos d’animaux ou d’insectes prise de trop près était sujet à l’affaiblir, il fallait donc être raisonnable et éviter les gros plans. Nous sommes un peu comme entouré de chamane, en connexion directe avec la nature qui les entours.

    Cette dame d’un mètre cinquante, ne pourrait pas être uniquement une apicultrice, mais du fait de toutes ces années passées dans ces steppes était devenue fleur, arbre et peut être même abeille ! 2 heures après notre arrivé nous nous engageons vers les ruches, celles-ci sont usées mais en bon état en vu de leur age. Mme Selengue, ayant étudier 6 ans à Moscou la biologie des abeilles s’était vu offrir par la fédération de Russie (à l’époque URRS) 50 ruches, il y a 50 ans…

    Ces ruches posées à même le sol, sont camouflées. Il y règne une ambiance jamais ressentie. Les fois où nous étions au rucher avec les précédant apiculteurs, nous n’avions pas cette sensation d’être dans cet environnement, seul. Ici les abeilles sont a la foi perdues mais chez elles, utilisées mais libres, sauvages mais captive. Captive de leur plein grès, comme si elles avaient compris que la famille Selengue était là pour elles. Dans ce rucher, trois générations sont agenouillées autour de leurs boites en bois, les gestes sont doux, les actes sont calculés, tout est d’une légèreté déstabilisante. Nous restons à l’écart regardant les techniques semblables aux notre. Nous somme là, et nous n’avons pas d’autre choix que d’être abeilles. Les gestes sont rares et les mots inutiles.

    Nous reviendrons bredouilles de cette visite, le miel ne peut pas être récolté, elles reviendront dans deux semaines, retrouver leurs ruches pour mieux se perdre dans cette steppes infinie.

    Pour nous il est temps de repartir, nous pourrions rester le temps qu’on voudrait, mais tout a été vu et il n’y a pas besoin de bras supplémentaire, pas maintenant. Dans un mois et demi, la transhumance va commencer, dans cette vallée, tout va disparaître, pour laisser place au froid et au vent. Les ruches iront dans une cave à température constante à 0°C, elles seront nourries toutes les semaines.

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    Nous, nous nous jetons dans le premier train, surchauffé et sentant le lait de jument fermeté. Un sentiment étrange nous parcours, nous rendant nerveux et désagréable. L’objectif initial de notre voyage a été atteint, le train nous emmène dans une direction totalement illogique, le Nord. Nous en sortons 2 heures plus tard, cuit, éreinté, la chaleur nous écrase tout autant que l’idée de parcourir  1800 kilomètres dans ce pays immense. Nous sommes tout petit. Un besoin de réconfort nous prend, ces trois derniers jours ont été trop intenses.

    Cette rencontre a été époustouflante, nous n’avons rien découvert de majeur dans leurs techniques mais leur état d’esprit nous a profondément marqué ! Il est temps de prendre le temps, comprendre ce qu’il s’est passé.

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    L’apiculture n’a aucune règle hormis celle d’apprécier le temps que les abeilles nous donnent.