La Slovénie, ou musée apicole
Point intéressant aussi à souligner : l’isolation en coussins de laine de mouton et encore une fois l’absence total de Termopeint.
Nous avons aussi eu l’occasion de visiter le musée national de l’apiculture slovène et de récupérer énormément d’informations mais aussi de faire connaissance avec Anton Janson, né en 1734 ! Ce professeur en apiculture contribua à l’explosion de la relation abeille/homme en Slovénie et a permis une meilleure compréhension du fonctionnement de cet insecte complexe.
La Slovénie est un pays surprenant, où l’empreinte de l’apiculture sur son histoire est profonde. Nous repartons de ce pays en ayant l’impression que l’abeille et l’apiculture peut être vraiment associé à la vie d'un pays, car avec ses 2 millions d’habitants, elle serait capable de fournir près d’un kilo de miel par habitant. Nous pourions faire cette comparaison francofrançaise : Comme le coq est l’emblème de la France l’abeille est celui de la Slovénie .
La Slovénie, pays conservatoire du savoir faire apicole traditionnel.

Ce petit pays, en périphérie de l’arc Alpin, est recouvert à 60 % de forêts (conifères, tilleuls, accacia) proposant à l’abeille un terrain de « jeu » ou plutôt de travail riche et intéressant. Cela pourrait expliquer pourquoi quasiment chaque ferme possède encore aujourd’hui des ruches et qu’il n’est pas rare d’en voir une ou deux dans la plupart des jardins de particuliers. La deuxième hypothèse que nous pouvons formuler pour expliquer l’intérêt des slovènes pour l’apiculture est que le miel était un apport important en sucre dans le temps. Ainsi chaque habitant ou presque, possédait une ruche permattant à l'abeille d'intégrer quotidiennement la vie des Slovènes. Nous avons d’ailleurs remarqué l’habitude ou la « non-peur » de la population envers l’abeille. La présition et la variété des peintures présentes sur le devant de nombreuses ruches revèlent encore l’importance de l'apiculture pour cette nation. Au 17e siècle, la devanture des ruches ont inspiré certains grands artistes Transformant ainsi de nombreuses ruches en véritables œuvres d’art. La tradition est resté et les ruches sont toujours autant décorés pour le plus grand plaisir des yeux !

Qu’ils soient professionnels ou amateurs, tous nourrissent un profond respect pour l’abeille et leurs traditions. Nous avons relevé trois points principaux lors de notre passage dans ce beau pays :
- La place significative de l'abeille au sein du pays et l’approche qu’ont les habitants et les apiculteurs sur sa vie
- la disposition et le fonctionnement des ruches « placards »
- la particularité de la race Apis Melifera Carnic dont la Slovénie est le berceau.
La Slovénie est le berceau de l’abeille Carnolia (Apis Melifera Carnica). Cette espèce, présente dans le pays depuis des siècles, s'est adaptée aux conditions climatiques du pays. Elle supporte aussi bien les périodes froides et humides de l’hiver que les fortes chaleurs estivales tout en optimisant les périodes de butinage. (Site internet expliquant très en détaille les variations ainsi que les caractéristiques entre les différentes espèces et sous-espèces d'abeille). Elle serait particulièrement forte pour butiner les conifères et produit notamment un miel de sapin exceptionnel. La Carnica est aussi, soi-disant une abeille plus hygiénique, ce qui veut dire qu’elle est plus résistante aux maladies. Pour nous la plus importante des caractéristiques de cette abeille est son clame et sa douceur. Nous avons pu travailler sur des ruches en t-shirt, short et tongs sans se faire piquer une seule fois On s’est senti en sécurité et c’est très agréable !
En ce qui concerne l’organisation et le fonctionnement des ruches slovènes, dites « Kranjici ». Les ruches sont rangées côte à côte et superposées sur trois rangés voir plus. Elles s’ouvrent uniquement par dernière et compte seulement deux compartiments : le couvain, et le miel. Ces ruches sont placées soit dans des petites cabanes, sur des remorques ou sur des camions. Ce système à pour avantage de protéger l’ouverture de la ruche et permettre à l’apiculteur de travailler à l’abri du vent et/ou de la pluie. Il permet parfois aussi, de récolter le miel directement à la sortie de la ruche et de replacer directement le cadre vide. En revanche, il est impossible de donner plus de place aux abeilles. Le stock de miel doit donc être régulièrement « vidé ». Autre « problème » (qui l’est beaucoup moins pour les slovènes) c’est l’essaimage. Puisqu’il est impossible de rajouter de la place, les abeilles essaiment plus régulièrement ; mais quoi de plus simple que de laisser la ruche vivre, essaimer naturellement puis de la rattraper plus tard dans un arbre ?!



Notre deuxième rencontre sera chez Karl, près de Maribor dans le nord du pays. Karl nourrit un profond respect pour l’abeille « au naturel ». Il ne récupérera du miel uniquement s’il y en a de trop et n’incitera jamais ses abeilles à produire plus que ce qu’elles peuvent ou veulent. C’est un superbe exemple de « laisser-vivre ». Il permet également aux abeilles de s’exprimer dans toutes sortes de ruches, a condition qu’elles puissent se développer naturellement. Alors entre les ruches slovènes, les ruches troncs, les ruches paniers, la ruche livre… Karl dispose d’une véritable exposition vivante dans son jardin qu’il partage volontier avec le public.
En plus d’avoir croisé près d’une soixantaine de ruchers (camions, cabanes, jardins…), nous avons eu l’occasion de rendre visite à deux apiculteurs et de visiter le musée national d’apiculture slovène.
Bogdan (Société Médard) est un apiculteur professionnel près d’Ajdovcina dans le sud de la Slovénie, possèdant 150 ruches toutes bien rangées dans trois remorques de 50. Ces abeilles produisent surtout du miel de forêt (acacia, sapin et châtaigne) depuis une remorque qu’il peut déplacer facilement en fonction des miellés. Les plus grands prédateurs de Bogdan sont le varoas … et l’ours. Après trois attaques qui ont ravagé ses ruches, il est obligé d’installer une clôture électrique autour de chacune de ses remorques : seul moyen pour repousser l’ours.


Karl est surtout apitherapeute, il possède une approche que nous n’avions jamais vu auparavant. Il travail avec les énergies pour le bien-être de l’abeille mais aussi pour celui de l’homme. Il a développé, entre autres, une formule représenté sous forme d’hologramme (succession complexe de symboles et de chiffres) qui décharge toutes les énergies négatives. Cet hologramme est imprimé sur un autocollant qu’il place, par exemple, sur la planche d’envol de la ruche ce qui aide les abeilles à lutter contre le varroas. La construction d’une ruches est également basée sur une organisation négative et positive des énergies. Le recto d’un cadre de cire bâtie est différent de son verso. Cette caractéristique est à prendre en compte pour le mieux-être des abeilles. La combinaison des cadres bâtis peut également servir pour le bien-être de l’homme.
En plus du travail avec les énergies, Karl réalise, avec sa femme et sa fille, des soins : relaxation sur couchette au-dessus des ruches, inhalateur d’air de ruche (très efficace contre les pathologies pulmonaires), le récolte non-violente de venin par une grille électrique et enfin des massages au miel. Sa clinique se trouve dans une belle maisonnette en bois qui donne aussi sur l’arrière et l’ouverture des ruches. Ça sent bon, il fait chaud et sa bourdonne !



Voici une photo présentant à gauche une abeille Carnica et à droite l'influence de la Buckfast sur la Carnica.
Devantures de ruches peintes.
De gauche à droite : Interieur d'une ruche slovène; L'ouverture par l'arrière permet des formes de ruche extravagantes; Devantures des ruches de Karl.
De gauche à droite : Bogdan, allant etteindre l'éléctricité de son parc, Bogdan et son ours
Escalier menant à la couchette sur les ruches
Empilement de cadres permettant les flux d'énérgies
Plaquettes d'hologrammes situées sur la planche d'envole